[III.] Radiance Sonata ~ (with Erin)

Erin ♪ - 28/03/2021 à 02:13

rdv à l'heure et à l'endroit habituels

Un message d'Erin à 2 heures du matin n'est jamais bon signe. Il espère que tout va bien. La tête encombrée d'une brume d'inquiétude qui lui brouille un peu la vue, August grimpe quatre à quatre les volées de marches qui mènent au sommet de la plus haute tour des anciennes fortifications. C'est là, leur endroit habituel. Loin de la civilisation, loin du monde, loin du brouhaha et de la pollution. Près du ciel, du Soleil - rarement -, de la lune beaucoup plus souvent, mais quoi qu'il arrive à deux doigts de pouvoir toucher les nuages. C'est là qu'ils ont pris l'habitude de se retrouver pour être à l'abri des regards, n'éveiller aucun soupçon. August connaît la réputation d'Erin et ne lui en veut pas de faire ce choix. Il comprend.

Depuis cette rencontre impromptue sur un rooftop désert, un verre chacun à la main. La soirée en bas était folle mais August avait ressenti le besoin de monter prendre l'air. Il avait encore vu des gens briller, mais d'une façon parfaitement malsaine. Signe du destin ou conséquence de ses hallucinations chroniques, il ne savait le dire. Le fait est qu'il était monté. Et il l'avait trouvée là, dans un drôle d'état. Erin est une sacrée princesse qui sait ce qu'elle veut et qui rayonne d'une contagieuse puissance, en tant que fille, que femme, que soeur, qu'amie, que leader, elle avait toujours donné à August l'impression d'être intouchable. Mais ce soir-là elle lui avait permis d'entrevoir ses failles, et de toute évidence elle en avait salement besoin. August avait réussi à trouver les mots et les silences qui avaient restauré la lumière en elle. A la fin de la conversation, elle avait sifflé son verre d'une traite, s'étaient relevée comme si de rien n'était, avait effacé les traces du maquillage qui avait coulé sur ses jolies joues roses, et elle était parties rejoindre son "crew" de jeunes écervelées, bruyantes mais touchantes à leur façon. Et plus aucun regard ne lui avait été adressé cette nuit-là, pas plus d'ailleurs qu'aucun autre soir où du monde était présent. Il l'admirait un peu pour la façon qu'elle avait de savoir trancher.

Encore dans la lune, il aperçoit enfin le faisceau de lumière qui lui indique qu'il arrive à destination. Erin est déjà là. Son corps fin, sur fond de nuit étoilée en arrière-plan, se détache de manière irréelle.

« Erin ! Tout va bien ? »